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Burn-out : Comment reconnaître les signes et les causes ?

Je n’allais pas bien mais je pensais que c’était « normal » et que ça passerait… Il ne m’aura fallu pas moins de trois ans avant de comprendre qu’il s’agissait d’un burn-out. Trois ans dans la torture émotionnelle où je ne gérai plus rien. Trois ans de colère à la maison dans laquelle je me persuadée que le problème venait de mon couple et de ma vie de famille et non pas du travail. Entre déni et mal-être constant, ce seront les idées noires qui m’auront fait prendre conscience qu’il fallait que ça s’arrête.

Non, le burn-out n’est pas facile à détecter car il est malheureusement aussi devenu la « maladie » du siècle à laquelle on définit la moindre chose qui ne va pas dans notre vie. Mais il est bien présent dans certains cas, alors je vais vous aider – dans cet article – à décrypter ses maux afin que vous sachiez si oui ou non, il faut faire une pause boulot ?! Quels sont les signes d’un vrai burn-out et pourquoi arrive t’il ?

Signes et causes du burn-out

Quels sont les signes d’un burn-out ?

Ils sont nombreux et peuvent être tout autant physiques que mentales. En général, quand vous faites un vrai burn-out, vous en avez beaucoup plus qu’un seul. Et non, ce n’est pas parce que vous souffrez juste de fatigue sévère sans aucun autre souci qu’il s’agit d’un burn-out. Ce dernier combine malheureusement plusieurs symptômes qui ne font que s’accumuler d’autant plus si le mal-être est là depuis un moment.

Quels sont les symptômes physiques ?

Pourquoi commencer par ceux-là ? Tout simplement, car comme on le sait, le corps a ce don de nous alerter en premier quand quelque chose ne va pas dans la tête. Alors premier conseil : écoutez le !

La fatigue chronique et/ou insomnie.

Epuisé(e), vous avez beau faire des efforts en allant vous coucher tôt – voire même beaucoup plus tôt qu’à l’habitude – afin de faire des plus longues nuits de sommeil, rien à faire vous vous levez le matin toujours aussi épuisé(e) tout en ayant cette impression de n’avoir dormi que 4h. Cet épuisement ressemble à celui des premières nuits que l’on passe avec bébé, vous savez celles où vous vous levez plus de 2 fois et où le sommeil n’est absolument pas réparateur … Dans l’idée, on se rapproche également des cas d’insomnies … si vous en avez régulièrement voire toutes les nuits ça ne va pas arranger les choses.

C’est ce que l’on appelle la fatigue chronique : dormir le nombre d’heures suffisants et pourtant n’avoir aucunement « récupérer » notre énergie. A cela, il n’est pas rare de faire des chutes de tension liées à des vertiges ou évanouissements, forcément : notre corps est H.S.

Alors un conseil : n’attendez pas, comme moi, d’aller aux urgences car vous ne tenez absolument plus debout. Oui, c’est véridique, je me suis sentie vraiment stupide quand – arrivée là bas après plusieurs examens médicaux – le médecin vienne me voir pour me dire « alors bonne nouvelle vous n’avez rien par contre … il va falloir dormir Madame ! » ahah très drôle. Oui la posture debout me faisait littéralement tomber dans les pommes car j’étais vidée de toute énergie.

Alors ne culpabilisez pas si vous avez besoin d’un arrêt d’une ou plusieurs semaines pour vous reposer !!!! Et par le même coup, vous interroger également sur le pourquoi vous n’arrivez plus à récupérer…

Les troubles digestifs

Petit cours de médecine : si vous ne le savez pas encore, sachez que le cerveau et l’appareil digestif sont liés de manière bidirectionnelle par le nerf vagal. Les deux peuvent s’envoyer mutuellement des messages. Et maintenant, je vous pose la question : avez vous déjà fait ou entendu parler du malaise vagal ? Sa cause principale ? Tadam : un état de stress intense.

Les ballonnements, les crampes intestinales, maux de ventre … sont souvent provoqués par un état de stress. Votre cerveau vous envoie une alerte comme quoi il serait peut être temps de se calmer et de ralentir. Bon on ne parle pas ici des petits papillons dans le ventre avant un gala de danse ou une représentation quelconque … ce stress là est plutôt bon mais ça c’est un tout autre sujet.

Bref, vous l’aurez compris, les maux digestifs tout comme simplement le fait de manger tout le temps ou au contraire sauter des repas car « pas faim » sont des signes de stress voire de mal-être à ne pas négliger quand il s’agit de reconnaître un burn-out, surtout quand ils sont répétitifs comme la boule au ventre le matin avant d’aller travailler.

La baisse d’immunité

Et c’est là que vous me direz que mes signes étaient évident quand je vous explique qu’à chaque fois que je tombais malade je faisais généralement des gastros … oh joie ! Bon plus sérieusement, le message parfait pour comprendre que ça n’allait pas, mon deuxième cerveau – dixit mon système digestif – me le faisait bien comprendre avec des malaises vagales à répétition dont un – attention vous allez rire – m’aura valu un coccyx cassé !

Effectivement, si habituellement, vous n’êtes jamais malade – et qu’en plus vous n’avez pas de raison particulière de l’être comme la présence d’enfants en bas âge à la maison – et que tout à coup, vous ne faites qu’attraper tous les microbes qui passent, c’est que la fatigue générale de votre corps est là.

Et, aussi pénible qu’ils soient, ils ont souvent tendance à arriver quand vous êtes en weekend prolongé ou en vacances soit en relâchement de pression professionnelle … comme c’est … amusant ?!

Tout le corps y passe …

Des fois, des maux qu’on ne pourrait pas juger comme liés au stress ou à la fatigue nous passent au dessus.

En y repensant, 1 an et demi avant que je le comprenne, j’avais eu des problèmes de foie lors de mon dernier mois de grossesse qui m’avaient amené à faire une prise de sang toutes les 48h … j’avais un foie avec le taux d’enzymes hépatiques d’un alcoolique alors que même sans être enceinte, je devais boire 1 verre de vin par mois à tout cassé … les médecins ne comprenaient pas non plus. Maintenant, je comprends désormais qu’il s’agissait d’un signe de plus : « le bébé arrive t’il au bon moment, es tu apte à l’avoir maintenant ? » Après la naissance, tout est revenu à la normale, allez savoir …

Les signes envoyés par notre corps peuvent être différent pour chacun. J’ai connu une ancienne collègue qui avaient régulièrement migraines et mal de dos à ne plus savoir bouger … Tout s’est arrêté quand elle a changé de poste…

D’autres pourront être alertés par leur système cardiaque (pouls élevé, hypertension, « bouffées de chaleur » …), par des douleurs cervicales, des crampes musculaires diverses sans pour autant faire de sport, des problèmes d’eczéma …

Bref, vous l’aurez compris, tout à chacun peut avoir divers symptômes variés. Le mot d’ordre est surtout de voir s’ils s’amplifient et/ou s’il y en a de plus en plus qui apparaissent mais sachez que la plupart du temps la fatigue chronique reste le principal.

Quels sont les symptômes mentaux ?

Ce sont souvent les plus difficiles à détecter car étant souvent soit dans le déni du burn-out soit la « tête dans le guidon », on se refuse de les voir et on les trouve « normaux ».

Une incapacité à gérer ses émotions

Vous vivez les choses à l’extrême : vous pleurez pour la moindre petite chose émouvante ou triste ou, tout au contraire, vous montez sur vos grands chevaux pour finalement pas grand chose… Les émotions telles que la tristesse ou la colère sont décuplés : la moindre petite « remarque » de votre conjoint(e) vous fera soit pleurer soit vous faire partir dans une colère noire.

De mon côté, j’étais devenu colérique. Mais colérique, au point où tout le monde s’en prenait plein la tête (même les enfants s’ils avaient le malheur de faire trop de bruit au même moment) pour à la base un simple « Tu as oublié d’acheter mon café ? » au retour des courses alors que la réponse simple « oui, excuse moi, j’en rachèterai la semaine prochaine » suffisait. Des colères noires que je ne contrôlais tout simplement pas étant « à bout », à m’en vouloir à la fin jusqu’à avoir des idées noires à me dire que ma famille vivrait mieux sans moi…

Pourquoi je me dévoile à ce point ? Pour vous faire comprendre que oui ça peut aller très loin : certains vont jusqu’au suicide, d’autre au divorce en se persuadant que le problème est dans leur couple. Pourtant, quand votre mari vous dit que vous avez un problème ce n’est pas pour vous casser mais parce qu’il s’inquiète pour vous et que oui, il faut faire quelque chose car VOUS n’êtes plus vous même !

Un changement de personnalité

De quelqu’un de joyeux, souriant, épanoui vous passez à quelqu’un d’effacé, morose et triste. Parfois, il arrive même d’en être au point où – au contraire du point précédent – on se sent vidé de toute émotion et on s’en « fou » littéralement de tout.

Avant mon burn-out, j’étais toujours souriante, optimiste et pleine de projet et d’énergie. Après 5 mois d’arrêt, le sourire peinait à se montrer certains jours, je recommençais seulement à être « satisfaite » et heureuse de mes journées. Aujourd’hui, je fais tout pour redevenir pleine de « vie » mais le processus est long.

Tout vous parer trop « dur »

Vous qui :

Tous ces exemples, je les ai vécu. J’étais tellement fatiguée physiquement et mentalement que tout me demandait un effort insurmontable. J’en étais arrivée au point où même boire plus d’un demi litre de café par jour ne me faisait plus rien … (d’ailleurs attention mais les addictions font également parti des symptômes surtout si ça ne faisait pas parti de vos habitudes avant [café, nourriture, alcool, cigarette, sport …]).

Pourquoi et comment en arrive t’on au burn-out ?

La raison à laquelle beaucoup de gens pensent en parlant burn-out est tout simplement « il / elle n’aime plus son travail ». OK … mais en réalité, c’est beaucoup plus compliqué que ça. En effet, la personne n’aime plus forcément son travail mais pourquoi ? Car ce n’est pas venu tout seul …

Le harcèlement professionnel : la raison principale du burn-out.

Malheureusement il y a souvent de ça. Mais là encore, il en existe différents types.

Le manque de reconnaissance

Etre reconnu dans son métier est très difficile même dans les métiers sociaux. Et oui, croyez moi … C’est même parfois pire surtout quand quelque chose ne fonctionne pas, car ça – étrangement – le mal fait on sait vous le dire mais alors quand le travail est bien fait, il n’y a plus personne.

La reconnaissance se cherche dans toute profession, et c’est bien normal. On aime entendre que notre travail est bien fait ! Mais voilà tout, même si la reconnaissance est souvent perçue par l’augmentation salariale ou les petits bonus offerts comme un meilleur emploi du temps ou une voiture de fonction, on l’attend aussi et souvent plus dans les mots de notre hiérarchie ou collègues. Mais elle est malheureusement beaucoup plus rare.

Un désaccord avec les valeurs de notre emploi et un manque de sens

Il arrive parfois – voire souvent – que la boîte dans laquelle nous avons été engagé il y a quelques années, changent de valeurs ou d’idéaux (changement de direction, de projets …). Mais il est également possible que Nous changions de valeurs … Tout simplement car quand on rentre dans une boîte juste après nos études et qu’entre d’eux, on se mari(e), on a des enfants ou tout simplement on a envie d’autres choses, il arrive que nos valeurs changent et ne soient plus en accord avec celles de notre employeur.

De ce fait, on ne s’y retrouve plus et ce qui – à l’époque – nous épanouissait, aujourd’hui n’est devenu qu’un job alimentaire. Beaucoup se raccroche alors au fameux « ohhh mon boulot me plait plus mais ça paye bien ». Malheureusement cette phrase ne tient qu’en fin de carrière ou qu’un certain temps avant le craquage.

Attention à ne pas faire d’amalgame avec la charge mentale !

Que je vous explique … la charge mentale peut être source de nombreux symptômes similaires mais n’oublions pas qu’un burn-out, par définition, part toujours d’un problème lié au travail. Alors, oui, effectivement, si vous avez des problèmes à gérer, des enfants en bas âge, un(e) conjoint(e) souvent absent(e) : il y a de la charge mentale. Mais celle-ci n’est pas la source du burn-out, elle ne vous aide tout simplement pas. Si tout va bien au boulot mais qu’à la maison c’est n’importe quoi, ça n’a rien à voir avec un burn-out !

L’année où mon burn-out a commencé, nous avions lancé – mon mari et moi – un projet de construction maison et j’attendais mon deuxième alors que mon premier avait tout juste 2 ans. J’étais persuadée que le problème venait de nos nombreux projets mais absolument pas. Au même moment, je subissais du harcèlement de ma hiérarchie qui me demandait toujours plus et me critiquait sans arrêt et j’étais surtout en train de m’éloigner significativement des valeurs pour lesquelles j’étais entrée dans l’emploi. Mais voilà, je me voilais la face en me persuadant que c’était normal et refusais de voir les choses en face.

De par mon expérience, je sais aujourd’hui, que ma charge mentale à la maison – qui n’a absolument pas changée depuis que je suis en arrêt – est et sera toujours là parce qu’elle fait parti du quotidien tout simplement. Mais aujourd’hui, le problème essentiel du travail n’étant plus là, elle est beaucoup plus supportable et je la gère même plutôt bien.

Et maintenant ?

Je pense vous avoir bien aiguiller sur ce qu’est un burn-out. Maintenant que vous connaissez les signes et les raisons, si vous pensez qu’il s’agit vraiment de ça, rapprochez vous en premier lieu de votre médecin ou prenez rendez-vous chez un psychothérapeute spécialisé dans le burn-out : ils pourront vous aider pour la suite. Je vous parlerai prochainement du cheminement qui m’a aidé à m’en sortir aujourd’hui tout en retrouvant ma voie vers l’épanouissement professionnel.

Toutefois, vous pouvez également me contacter pour un coaching si vous vous sentez surmené, n’arrivait plus à suivre, vous questionnez sur votre vie … Je vous accompagne pour diverses problématiques liées à l’équilibre et l’épanouissement professionnel, familial et personnel.

* Marine *

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