L’intelligence émotionnelle ? Mais qu’est-ce que c’est ?
On entend souvent parler du quotient intellectuel (QI) comme mesure principale de l’intelligence.
Pourtant, on entend très peu parler de mesure de l’intelligence émotionnelle.
En effet, si le premier mesure plutôt tout ce qui est raisonnement, mémoire et rapidité de connexion, le second donne davantage d’importance à nos émotions.
Il ne fait aucun doute que l’intelligence émotionnelle est à prendre avec autant d’importance que l’intelligence intellectuelle.
Une notion qui a été réhabilitée depuis les années 1990, plus particulièrement par les travaux de Daniel Goleman.
Ses études considèrent que l’être humain n’est pas uniquement fait d’un cerveau capable de raisonnements mais bien de ressentis, d’émotions qui peuvent avoir un impact très fort sur ses actions, sa motivation et son savoir.
À quoi sert l’intelligence émotionnelle ?
L’intelligence émotionnelle permet de gérer des périodes de stress intense et de développer notre empathie.
En d’autres mots, c’est elle qui vous permet de rester motivé et positif même dans les pires situations.
On ne s’étonnera pas aujourd’hui que l’intelligence émotionnelle est un savoir-être mesuré par les entreprises lors des recrutements.
En effet, celles-ci évaluent le niveau d’intelligence émotionnelle de ses salariés.
Avoir une intelligence émotionnelle stable permet de se tenir éloigné des dépressions, des conflits et du burnout.
L’intelligence émotionnelle : la prise de conscience de nos émotions
Il est très difficile de changer les choses dont nous n’avons pas conscience.
La connaissance de soi est donc très importante pour avoir une bonne gestion émotionnelle.
Il faut s’en référer aux travaux de Claude Steiner et Paul Perry qui ont permis de comprendre à quel stade nous sommes sur la prise de conscience de nos émotions.
En identifiant avec précision sur quel niveau de conscience émotionnelle nous sommes, nous parvenons à développer notre intelligence émotionnelle.
Les 7 niveaux de conscience émotionnelle :
- L’engourdissement : c’est le fait de ne pas avoir conscience de ses émotions, de ne pas avoir de ressenti.
- La sensation physique : c’est le fait de ne pas ressentir d’émotions mais d’avoir un ressenti qui peut être qualifié d’impact physique sur soi.
- L’expérience primaire : c’est la capacité de prendre conscience de ses émotions mais de ne pas être capable de les identifier. On est donc dans l’incapacité de les comprendre et d’en parler.
- La différenciation : ce quatrième niveau considère que l’on a conscience de ses émotions, que l’on est capable de les comprendre et que l’on l’on peut en parler.
- La causalité : l’individu est capable de prendre conscience de ses émotions et il peut même en identifier l’origine avec précision.
- L’empathie : c’est être capable d’être conscient des émotions des autres.
- L’interactivité : l’individu est capable de ressentir des émotions à la fois chez lui-même et chez les autres. Il est même capable d’interagir avec ses émotions et de composer avec elles.
L’intelligence émotionnelle est la capacité de développer un véritable alignement personnel.
Notre tête, notre communication, notre cœur et notre corps sont alignés.
Le fait qu’en tant qu’être humain nous ressentons les émotions, c’est donc en prenant conscience de ce que nous ressentons que nous pouvons améliorer notre état d’être.
Ce faisant, nous nous donnons un grand respect à nous-même autant qu’aux autres.
Identifier les 4 dimensions de l’intelligence émotionnelle
- Identifier ses émotions et celles des autres
- Comprendre ses émotions
- Utiliser ses émotions
- Gérer les émotions
À travers les différents niveaux, il convient donc constamment d’identifier, comprendre, utiliser et enfin gérer les différentes émotions.
L’intelligence émotionnelle est une boussole
Lorsque vous apprenez à accepter vos ressentis, vous développez vos compétences et vos aptitudes.
De cette manière, on peut qualifier la maîtrise de l’intelligence émotionnelle comme une réussite.
En effet, lorsque nos émotions nous envoient des signaux corporels intenses, l’intelligence émotionnelle nous permet de les détecter pour les identifier, les comprendre, les gérer et surtout les utiliser.
La prise de conscience est donc le point central de l’intelligence émotionnelle.
Prenons un exemple :
Lorsque nous sommes en colère, notre corps reçoit les signaux suivant : palpitations, sur-activité, échauffements, rougeurs, tremblements.
Nous ressentons un réel besoin de nous affirmer face à la situation ou la personne qui nous met en colère.
Nous souhaitons tout simplement prendre le pouvoir.
Le but de cette situation est de nous faire respecter et de poser nos limites.
C’est néanmoins une émotion qui s’avère nécessaire si toutefois elle est accepté et surtout comprise.
En effet, à ce stade nous sommes alors capable d’exprimer cette colère à travers des paroles bienveillantes.
L’intelligence émotionnelle est donc de comprendre ce qui se passe en nous.
Notre corps est donc une boussole d’identification.
Il nous permet de rétablir l’équilibre une fois que l’on a pris conscience de tout ce qui se passe à travers l’intelligence émotionnelle.
Maîtriser l’intelligence émotionnelle d’Eric Jordan
L’intelligence émotionnelle est l’aptitude d’identifier et reconnaître ses émotions et sentiments.
On pourrait également l’appeler compétence de gestion émotionnelle.
Lorsque l’on a appris à identifier précisément ses émotions, il est dès lors possible de développer la capacité à reconnaître les émotions et les sentiments des autres.
Dans ce processus, la reconnaissance des émotions est seulement la première étape.
La deuxième étape consiste à ne plus subir ces émotions au quotidien.
Cela nous permet donc de les canaliser et de pouvoir mieux les gérer.
On peut dès lors choisir les réactions qui nous conviennent le plus en fonction des situations dans lesquelles nous nous trouvons.
Je fais référence ici au livre d’Eric Jordan sur la capacité à maîtriser l’intelligence émotionnelle – Emotional Intelligence Mastery.
L’auteur nous explique que l’enseignement traditionnel nous apprend à développer notre conscient intellectuel.
Cependant, dans le monde du travail et même dans notre vie quotidienne nous utilisons plus souvent notre intelligence émotionnelle pour gérer les situations.
Il nous explique notamment que les métiers de la vente, du spectacle, de la santé et du leadership sont très fortement liés à cette forme d’intelligence.
La maîtrise de ses émotions, l’empathie vers les émotions des autres et la capacité à les influencer sont des traits caractéristiques que l’on attribue à un leadership à succès.
Ce faisant, on a plus de facilités d’obtenir ce que l’on attend des autres avec l’intelligence émotionnelle voire même une meilleure contribution au niveau collectif.
La puissance de l’intelligence émotionnelle
Des études ont démontré que l’intelligence émotionnelle est quatre fois supérieur au quotient intellectuel très élevé pour réussir dans un rôle managérial.
Même Google – qui donnait jusqu’il y a peu beaucoup d’importance au quotient intellectuel dans ses recrutements – est occupé de revoir son recrutement sur la base de l’intelligence émotionnelle.
Comment développer son intelligence émotionnelle ?
Cela peut se faire très facilement avec des exercices quotidiens.
Ci-dessous, je vous en propose 3 qui vous permettront de développer votre intelligence émotionnelle.
1. Développer son intelligence émotionnelle en observant ses émotions et ses sentiments
Cela peut paraître évident, pourtant tout commence par l’observation de ses propres émotions et sentiments.
Ayez toujours à portée de main un petit cahier dans lequel vous noterez à différents moments de la journée comment vous vous sentez.
Veillez à identifier avec précision les émotions que vous ressentez.
Ne jugez surtout pas ce que vous ressentez et efforcez-vous de décrire avec un maximum de détails votre ressenti.
Faites cet exercice pendant au minimum une semaine à raison de trois fois par jour.
Une fois que vous aurez fait cet exercice pendant une semaine, entourez avec un marqueur les émotions qui reviennent le plus souvent.
Sont-elles des émotions positives ou négatives ?
Efforcez-vous d’identifier le facteur déclencheur de ces émotions.
Est-ce que les choses auraient pu mieux se produire si vous aviez ressenti d’autres émotions ?
Auriez-vous été capable de ressentir des émotions différentes dans cette même situation ?
2. Développer son intelligence émotionnelle en écoutant son corps
Comme je vous l’expliquais déjà plus haut, votre corps est une vraie boussole face aux émotions.
Avez-vous certaines sensations corporelles qui reviennent régulièrement étant liées à une émotion spécifique ?
Ressentez-vous des pigmentations dans les mains lorsque vous êtes stressés ?
Votre visage est-il est figé lorsque vous êtes stressé ou même en colère ?
Lorsque nous sommes dans un sentiment de plénitude ou de joie, nos yeux brillent et notre visage est détendu.
Apprenez à lire les émotions qui transparaissent à travers votre corps.
Celui-ci a toujours un/des message(s) très précis à vous donner.
Au mieux vous identifierez les émotions dans votre corps, au mieux vous serez capable d’augmenter votre bien-être.
Une fois que vous aurez une bonne perception de ses émotions à travers votre corps, il convient de savoir comment vous allez réagir par rapport à ces stimuli.
Choisir vos émotions est pratiquement à chaque fois possible et il ne dépend que de vous de savoir ce que vous allez faire.
Il ne revient qu’à vous de ressentir où se situe le stimulus corporel afin de pouvoir le relâcher.
Porter au maximum votre attention sur l’endroit où l’énergie est bloquée dans votre corps et invitez la à partir.
Vous pouvez bien entendu visualiser cette énergie qui quitte votre corps et qui emporte avec elle l’émotion négative s’il en est.
Efforcez-vous de porter votre attention de manière constante sur ce stimulus qui vous envoie une émotion négative.
Vous pourrez bien évidemment ressentir le moment où vous ne serez plus du tout concerné par cette émotion.
C’est une méthode très simple pour maîtriser les sensations ressenties à travers le corps.
3. Développer son intelligence émotionnelle en évitant le piège des pensées
De manière inconsciente, nous pouvons répéter constamment des pensées négatives dans notre tête jusqu’à considérer ses pensées comme étant la vérité.
Ce chemin de pensées négatives qui vous traverse l’esprit est typique des personnes qui ont une intelligence émotionnelle très faible.
Elles ressassent constamment les mêmes pensées/données et les amplifient de manière toujours plus forte.
Il convient dès lors de prendre conscience des pensées négatives qui engourdissent notre esprit.
Vous pouvez par exemple pendant une heure, noter toutes les 10 minutes, ce que vous avez à l’esprit.
Réalisez cet exercice pendant deux ou trois jours et limitez-vous à l’observation.
Ensuite, vous avez toute possibilité de gérer ces pensées.
Lorsque ces pensées se présentent à nouveau à votre esprit, posez-vous simplement la question de savoir si vous pouvez lâcher-prise et ne pas en tenir compte.
Généralement, vous prendrez conscience que la réponse à cette question est oui.
Oui, vous avez le droit de lâcher-prise et de ne pas vous laisser influencer par cette pensée négative !
Vous observerez rapidement que votre cerveau est moins agité et qu’il commence effectivement à lâcher-prise sur ses pensées négatives.
Observer les émotions et les sentiments des autres
C’est certainement le stade ultime de l’intelligence émotionnelle.
À ce stade, vous êtes capable de comprendre, identifier et gérer vos propres émotions.
La suite logique est d’observer les émotions et les sentiments des autres.
Vous avez 2 manières d’observer les émotions des autres :
- Écouter ce qu’ils disent
- Observer le langage corporel
Pour développer vos capacités dans ce domaine, l’auteur nous propose 3 exercices faciles à mettre en place
Devenir un observateur neutre
Observez des échanges en public entre plusieurs personnes.
Efforcez-vous d’identifier les sentiments entre les différentes personnes qui discutent.
Identifiez avec précision les sentiments et observez les réactions de chacun.
Ne faites aucun jugement prématuré et limitez-vous uniquement à l’observation des faits.
Vous pouvez également faire cela dans un restaurant ou à la cantine de votre travail.
Contrôler vos réactions
Souvent, on a l’habitude d’exprimer nos émotions au pied levé dans une conversation.
Apprenez à garder le silence et contrôlez vos ressentis émotionnels à un moment précis.
Réfléchissez vraiment avant de parler et identifiez avec précision quelle(s) émotion(s) vous ressentez.
Vous pouvez bien entendu faire cela pour vous-même mais également pour les autres personnes assises autour de vous.
Aucun besoin d’être participant à la conversation, vous pouvez tout simplement observer.
Reconnaître les causes et les effets
Efforcez-vous d’identifier les réactions corporelles lorsque vous parlez avec des gens autour de vous.
De nouveau, ne vous irritez pas et contentez-vous d’observer l’effet que vous pouvez avoir sur les autres.
Soyez totalement honnête avec vous-même et agissez en toute humilité pour identifier les causes et les effets.
Posez-vous cette simple question : « Si j’étais à leur place, est-ce que je réagirais de la même manière ? »
Tous ces exercices permettent de développer la pleine conscience et d’être davantage attentif à nous-même et également à ce qui se passe autour de nous.
Enfin, on remarquera que nos modes de vie sur les écrans ont tendance à nous distancer de nos émotions et sentiments.
L’intelligence émotionnelle a donc tendance à perdre du terrain au profit du quotient intellectuel.
Pourtant, nous sommes des êtres complets et nous ne pouvons pas désolidariser le quotient intellectuel de l’intelligence émotionnelle.
Développer l’intelligence émotionnelle permet une réduction du stress, un développement de la créativité et surtout une meilleure humeur quotidienne.
À plus long terme, vous aurez une meilleure connaissance de vous-même et des personnes que vous côtoyez.
Le développement de l’intelligence émotionnelle offre davantage de choix dans les interactions avec les autres.
Nous apprenons à agir et non plus à réagir.
Nous sommes à l’avant-garde de la connaissance personnelle et des autres.
Ce faisant, nous choisissons nos actions indépendamment des circonstances, des événements ou de l’environnement dans lequel nous nous trouvons.
On remarquera à plus long terme que notre changement impliquera des réactions différentes de la part des autres.
Leurs comportements s’ajusteront à notre nouvelle attitude.
Nous finissons par être davantage à l’aise dans des dynamiques de groupe, nous développons notre confiance en nous et notre estime personnelle.
Passez directement à l’action en adoptant un exercice que vous mettrez en place dès la fin de cette lecture.