L’ÉPANOUISSEMENT PERSONNEL : FAIT-ON FAUSSE ROUTE?
Combien parmi vous ont l’impression que l’épanouissement personnel est une obligation ?
Êtes-vous comme certains à penser que l’épanouissement est ce vers quoi il faut tendre à tout prix ?
Faites-vous partie de ces personnes ayant atteint le plein épanouissement personnel ?
Des questions dont les réponses peuvent s’avérer très longues et contrastées
Ce n’est pas la première fois que j’entends que l’épanouissement personnel doit être la finalité de notre vie.
Lorsque je suis en séance de coaching, il n’est pas rare que j’entende ce postulat.
Celui-ci sous-entend que la finalité de notre vie est obligatoirement de tendre vers un épanouissement personnel.
La vérité, c’est que nous semblons tous d’accord pour dire que notre épanouissement personnel fait partie des finalités de notre vie.
Oui mais de quoi parle-t-on ?
Effectivement, l’épanouissement personnel paraît tellement vaste qu’il ne fait pas du tout référence à la même chose pour tout le monde.
- Si pour certains il s’agit simplement du fait d’être heureux – et encore il faudra définir ce qu’est « être heureux » – pour d’autres il s’agira de s’épanouir dans ce que l’on fait.
- Pour d’autres encore il s’agira d’être libre afin de pouvoir organiser leur vie comme ils l’entendent.
- Pour des suivants, cela s’avérera atteindre une liberté financière qui leur permettra de se couler une vie douce au soleil ou ailleurs, etc.
Bref, vous l’aurez compris l’épanouissement personnel regroupe un ensemble de sens qu’il n’est pas forcément aisé de définir ni même de comprendre.
Certains diront même qu’ils ne se sont jamais posé la question de ce que pouvait être leur propre épanouissement personnel.
C’EST AINSI QUE L’ÉPANOUISSEMENT PERSONNEL PEUT S’AVERER VIDE DE SENS
En effet, lorsque je parle d’épanouissement personnel, je dois me rendre compte que pour beaucoup de monde il s’agit plus de « stéréotypes de notre société » que de « désir profond identifié ». Je m’explique :
Des stéréotypes de notre société
Il s’agira d’avoir :
- une belle voiture
- une maison spacieuse
- un beau living room bien chauffé
- un beau jardin
- un chien avec un beau poil qui court après la balle
- Internet haut débit avec une salle cinéma
- une localisation apportant toutes les commodités de la ville à proximité.
- Etc.
Vous l’aurez compris, je n’ai pas besoin de vous faire une longue explication lorsque je vous explique à quoi nous faisons référence lorsque l’on parle de stéréotypes sociétaux pour expliquer comment peut être notre épanouissement personnel.
Des désirs profonds identifiés
Je vous parle véritablement de ce qui, pour vous, fait référence à votre épanouissement personnel.
Je suis persuadé que la définition de chacun est différente et ne peut se résumer à une définition collective. C’est ainsi que comme expliqué plus haut, vous pouvez le définir en terme de :
- liberté financière
- simple liberté
- la possibilité de faire des voyages
- fonder une famille
- vivre auprès de vos proches
- mener une vie calme et paisible en ayant tous vos besoins primaires
- … pour n’en citer que quelques-uns.
Oui et pourtant notre société moderne pourvoit pratiquement tout
Si l’on se réfère à la pyramide des besoins de Maslow, on se rend compte que la plupart des besoins basiques sont comblés.
Je parle bien entendu des besoins physiologiques comme le fait de se nourrir, de pouvoir se vêtir et des besoins de sécurité.
Cette pyramide, comme vous pouvez le voir ci-dessous comporte cinq étapes :
- Les besoins physiologiques
- Le besoin de sécurité
- Les besoins d’appartenance
- Le besoin d’estime
- Un besoin de s’accomplir
Chacun de ces cinq besoins doit être rempli pour que l’être humain trouve un épanouissement personnel.
On comprend aisément dans cette pyramide que si les besoins à la base de celle-ci ne sont pas remplis, il y aura des difficultés pour que les besoins supérieurs puissent se réaliser.
Le manquement à un niveau bloque l’épanouissement et le développement d’un individu.
Oui mais pas uniquement
Faisons le point sur nos sociétés modernes.
Elles pourvoient pratiquement à tous nos besoins physiologiques et au besoin de sécurité.
Elle permet vraiment la mise en place – par le développement du capitalisme et de son économie – de marchés répondant toujours mieux aux besoins physiologiques des individus.
Une pauvreté en recul
Toutes les statistiques sur la pauvreté dans les pays industrialisés ainsi que dans les pays en développement montrent un recul sur ces 20 dernières années.
Nos besoins physiologiques de base sont de plus en plus garantis par les Etats et leur mode de fonctionnement.
Il en est de même pour le besoin de sécurité.
Bien que l’on ait l’impression que le monde va de plus en plus mal, il va en réalité de mieux en mieux mais les médias n’ont de cesse de nous rappeler ce qui ne va pas au détriment de tout ce qui fonctionne.
Je n’ai pas besoin de vous expliquer que les bonnes nouvelles ne font pas vendre.
Nous évoluons vers un monde où la pauvreté diminue. Il n’en est pas pour autant plus égalitaire ou plus équitable.
Une remontée des Etats et du populisme
Cependant, la recrudescence du populisme et des États-nations indique clairement que nos sociétés modernes mettent également tout en place pour maintenir le plus possible ces populations dans une assertivité toute relative.
Je vous recommande d’ailleurs de lire le concept de « chicken box » que j’ai rédigé dans mon livre « Grandir et Réussir : comment passer à l’action sans emporter les choses à demain. »
Des questions légitimes
Est-on en train de voir la liberté disparaître au profit d’une liberté toute relative dans laquelle nous sommes finalement asservis en nous faisant croire que tout se passe au mieux ?
Doit-on croire certaines théories du complot selon lesquelles nous ne serions finalement que des animaux libres et pourtant en pleine captivité.
Nous ne serions finalement, dans nos sociétés modernes que les instruments d’une économie capitaliste qui n’a que pour seule fonction de nous utiliser pour faire tourner son moteur monétaire et financier.
Des raccourcis que l’on souhaiterait voir se confirmer envers et contre tous tellement cette analyse semble ne manquer d’aucune objection.
Ce serait hélas bien trop facile
Pour ce faire, je vous propose de nous baser sur une étude réalisée par un sociologue et linguiste de renom appelé Erving Goffman.
Il a travaillé dans des asiles psychiatriques et plus principalement sur une notion de société totalitaire.
Ces travaux réalisés sur l’enfermement dans les asiles psychiatriques peuvent être comparés à des institutions totalitaires comme les camps de concentration ou les prisons.
Passons en revue les 7 paramètres qui nous permettraient de dire que nous sommes dans une société asservie, coupée de toute liberté et soumise à un système concentrationnaire (nous posons la question) :
- Une coupure au monde extérieur
- Tous les besoins sont pris en charge par l’institution
- Un mode de fonctionnement bureaucratique
- Des contacts limités entre des reclus et des surveillants
- Une destruction de l’identité des reclus
- Des changements de la temporalité
- La mise en place d’adaptation ingénieuse de la part des reclus
À la lecture de ces 7 paramètres, on peut dire sans exagération que nous ne sommes pas dans une société totalitaire telle qu’Erving Goffman la défini.
Effectivement, il peut y avoir certains signes d’enfermement voire de repli sur soi mais rien d’alarmant en ce qui concerne la définition de la mise en place d’une société totalitaire.
Pour ceux qui souhaiteraient s’en convaincre parfaitement, je vous renvoie au livre Asiles d’Erving Goffman qui vous permettra d’approfondir ce sujet dans ses moindres détails.
Enfin, si vous souhaitez également expérimenter ce qui est une institution totalitaire à proprement parlé, inutile de faire un séjour en prison, je vous recommande de regarder le film « Vol au-dessus d’un nid de coucou ».
Il vous en donnera une très bonne illustration.
UN ÉPANOUISSEMENT PERSONNEL PAS SI ÉPANOUISSANT QUE CELA
Comment alors expliquer que le taux d’anxiété et de dépression augmente sans cesse dans les pays développés.
Sur les 10 dernières années, les statistiques montrent que le taux d’anxiété a augmenté de plus de 25 %.
Un constat sans appel : les sociétés modernes ne permettent pas l’épanouissement personnel de l’être humain.
Mais qu’est-ce qui fait que l’on ne se sent pas épanoui ?
En ligne de mire, un sentiment de liberté qui est de moins en moins ressenti par les humains et qui les poussent à montrer des signes de captivité assez alarmants.
L’humain moderne est comparable à un animal enfermé dans un zoo depuis de nombreuses années.
Des privations de liberté multiples
Prenons quelques exemples :
- La consommation : nous pensons être libre par rapport à la consommation et pourtant le fait d’avoir accès à de plus en plus de produits différents nous poussent à choisir de plus en plus et nous place devant le fait que nous ne sommes pas libres de consommer tout ce que nous voulons
- L’argent : nous savons tous, une fois adulte, que l’argent ne tombe pas du ciel, il est disponible de manière limitée et pour certains, il s’avère beaucoup plus difficile à gagner que d’autres.
- Les villes : elles sont toujours plus grandes et tentaculaires. Les espaces verts et la privation de contact avec la nature augmentent de plus en plus.
- Les prêts d’argent que nous faisons aux banques ou à d’autres institutions nous enchaînent irrémédiablement et ne nous permettent pas d’être nomades. Tout nous pousse à la sédentarisation et à ses excès : consommation à outrance, obésité, surconsommation de télévision …bref un ennui sidéral.
« L’excès de choix renvoie plus à la privation qu’à la liberté. »
La vérité : des besoins primaires en manque
Je ne vous parle pas des besoins primaires comme la nourriture (encore que ?).
Je vous parlerai des besoins primaires qui ne sont plus satisfaisants comme celui d’avoir une activité physique régulière, le fait de bouger, de respirer un air pur, le fait de créer de la socialisation, de vivre ensemble, de partager des moments et des émotions avec nos semblables.
Il faut se rendre compte qu’en fait la pyramide de Maslow que je vous ai présenté plus haut est de plus en plus mise à mal tellement elle devient morcelée.
C’est-à-dire qu’un niveau de développement ne donne plus accès directement au niveau suivant de développement.
Notre société, de plus en plus sédentaire et artificielle, ne répond plus à nos besoins basiques.
Que faut-il faire ?
Les réponses peuvent être à la fois très simples et très complexes.
Faut-il revoir notre modèle de société ? Oui certainement.
Est-il nécessaire de revoir la manière dont nous vivons ensemble ?
C’est certainement une des pistes sur laquelle je donnerai la priorité également.
Faut-il permettre un accès à tout le monde à la richesse ou du moins à un type d’allocation universelle qui permettrait de se nourrir, se vêtir et avoir un toit pour dormir ?
Oui, j’en suis également convaincu car c’est par ce prix que se montre notre responsabilité d’être humain envers nos semblables.
Tout changer ? Non, étape par étape.
Cependant, il y a cinq choses que tout le monde peut faire aujourd’hui en passant à l’action sans plus attendre pour retrouver un équilibre personnel et un épanouissement plus serein.
Je ne suis pas occupé de vous définir ce que doit être votre épanouissement personnel.
Il ne dépend que de vous et de personne d’autre.
Par contre, ces 5 paramètres vous permettront d’avancer sur votre propre chemin d’épanouissement personnel et de trouver les réponses nécessaires pour y arriver ainsi que de mettre en place les actions à entreprendre.
5 PARAMÈTRES POUR AVANCER DANS SON DÉVELOPPEMENT PERSONNEL
Pratiquer régulièrement une activité physique
Prenez soin de votre corps.
Prenez soin de vous, c’est par cette notion toute simple que vous commencerez le chemin de votre épanouissement.
Cela n’est même plus à démontrer !
Nous ne sommes pas faits pour être sédentaire !
Nous sommes faits pour rester dans le mouvement et passer à l’action. 30 minutes d’activité physique par jour est un minimum vital requis pour toute personne normalement équilibrée souhaitant tendre vers un épanouissement personnel certain.
Prendre l’air
Nous avons tous besoin de respirer correctement et d’avoir les poumons emplis d’oxygène.
Pour ce faire, il est nécessaire que chaque être humain ait accès à un air pur.
Nous avons besoin de nous retrouver à l’extérieur et d’être en contact avec les éléments de notre planète que sont le vent, l’eau, la terre et la lumière.
Ne pas avoir accès à un air pur est un manquement très grave à votre épanouissement. Que dire alors de l’eau et de la lumière ?
Vivre avec les autres
Nous ne sommes pas faits pour vivre comme des reclus dans des asiles, des prisons ou des camps.
Nous sommes des « animaux sociaux », nous ne sommes pas des animaux solitaires.
Notre besoin de communiquer, d’échanger, de partager est réel.
Nous avons besoin de faire preuve de communication non-violente, de pouvoir être à l’écoute de nous-mêmes tout autant que des autres.
« Vivre avec les autres, c’est faire le choix de se connaître pour mieux vivre avec soi-même. »
Reprendre le contrôle de votre vie
Arrêtez de regarder la télévision et toutes les actualités qui ne vous servent strictement à rien si ce n’est qu’à vous faire culpabiliser sur votre impuissance.
Il y a énormément de choses sur lesquelles vous pouvez faire et réaliser des changements de taille.
Pensez d’abord à changer votre vie positivement avant de vouloir changer le monde.
« Tout grand changement commence par de petites étapes »
Renouer avec une nourriture saine
Il n’est pas nécessaire de prendre des cours de nutrition pour savoir ce qui est bon ou non pour vous.
J’ai déjà eu l’occasion d’écrire des articles sur la nutrition, je vous renvoie à la lecture de ceux-ci.
Privilégiez une alimentation qui vous apporte l’énergie nécessaire pour réaliser toutes les taches que vous souhaitez entreprendre et terminer dans une journée.
Si ce n’est pas le cas, testez, adaptez, abandonnez ce qui ne fonctionne pas et ne gardez que le meilleur pour avoir une vie meilleure.
Bonjour Quentin, merci pour votre article. Vous avez oser traiter en profondeur un sujet souvent trop survolé. Merci !!
Je me pose pas mal de question en ce moment, le but de mon travail (secrétaire médicale). Pourquoi ? Comment apporter moi aussi ma pierre et laisser ma trace sur terre.
Je penses que cela doit passer par le développement de soi avant tout. Devenir la meilleure version de soi-même à travers le travail, la vie personnelle, les passions, la famille, les amis.
Pensez-vous que ce soit nécessaire de toujours se remettre en question ?
Merci pour vos retours…
Nadia
Bonjour,et merci pour le super partage. J’apprécie la qualité de votre contenu.
On ressent la qualité de votre travail et la passion que vous y mettez
Nathalie
Merci Nathalie, au plaisir de vous lire sur le blog et les vidéos de la chaine YouTube.