Combien de personnes rencontrent des problèmes pour se donner les bonnes priorités dans la gestion du temps ?
Il s’agit d’un sujet fortement décrit dans la littérature et les bonnes réponses sont parfois difficiles à trouver.
Ci-dessous, je vais vous proposer plusieurs paramètres qui influencent la gestion du temps dont la montre et la boussole mais aussi vous donner les bonnes questions à se poser pour avancer dans le sens des bonnes priorités.
La montre et la boussole pour déterminer les bonnes priorités
« Combien de personnes regrettent-elles, sur leur lit de mort, de ne pas avoir consacrer davantage de temps à leur travail ? »
Souvent, lorsque je commence un coaching avec une personne et qu’elle me dit ne pas avoir assez de temps, j’ai pris pour habitude de lui poser la question ci-dessus.
Je ne sais pas de qui elle provient mais elle a le don de faire percuter sur les bonnes choses et les bonnes priorités.
En réalité, la plupart du temps, nous ne voulons pas nous donner les vraies priorités dans notre vie car il y a toujours un évitement de la vérité et une priorité plus fugace, plus futile et surtout plus distrayante de ne pas répondre aux vraies priorités.
Je prends pour exemple Romuald qui est venu me voir il y a quelques années pour parler de la gestion du temps :
Le cas de Romuald sur la gestion des « bonnes priorités »
Il m’explique qu’il n’arrive pas à concilier toutes ses obligations professionnelles et en même temps remplir ses obligations personnelles pour sauver son mariage.
Romuald a pourtant très bien monté dans la hiérarchie de son entreprise.
Il est arrivé, il y a quelques années, comme on dit « par la petite porte » et il peut aujourd’hui se vanter après 15 années d’un travail acharné d’être responsable de l’ensemble de son périmètre en recherche et développement pour une usine automobile.
Romuald se fixe constamment des échéances dans son travail et des objectifs clairs et précis pour arriver à ses fins.
C’est justement la mise en place de cet outil qui lui a permis d’accéder à ce qu’il qualifie de « réussite professionnelle ».
Bien qu’il semble vivre une vie fantastique, il ressent comme un vide profond à l’intérieur de lui.
Au cours des dernières années, il a vu une distance de plus en plus importante s’installer entre lui et sa compagne.
Celle-ci, souhaitant ardemment qu’il réussisse dans son travail professionnel, n’a jamais mis de frein à son investissement.
Romuald ne comprend pas pourquoi les choses ne vont plus comme avant …
Sa femme lui reproche sans cesse des choses qu’il ne fait pas à la maison et lui n’a de cesse de lui dire qu’il n’a jamais rapporté autant d’argent permettant à sa famille un train de vie des plus aisé.
Romuald, comme beaucoup d’autres, a constamment mis la priorité sur « la montre » et a perdu de vue « la boussole« .
Vous vous demandez peut-être de quoi je parle ?
La montre : c’est l’engagement que l’on prend, les rendez-vous que l’on accepte, les échéances qui se pointent, les objectifs que l’on se définit, les activités que l’on réalise au quotidien.
La boussole : elle représente notre vision, les valeurs qui font de nous un être unique, les principes sur lesquels on base notre vie, la mission personnelle et professionnelle que l’on se donne et surtout la conscience et la manière dont nous décidons de mener notre vie.
Le problème de Romuald est celui-ci : il y a une divergence de plus en plus forte entre la montre et la boussole.
Il a constamment donné priorité à la montre en oubliant dans quelle direction il fallait orienter sa boussole.
Que se passe-t-il lorsque l’on ne définit pas les bonnes priorités ?
- Certaines personnes souffriront d’un réel décalage, c’est-à-dire qu’elles s’engageront dans une multitude de choses sans avoir une vision claire de là où elles désirent aller. Autrement dit, ces personnes agissent comme un poulet fou.
- Pour d’autres, il s’agira d’un réel inconfort, elles sont prises dans un dilemme quotidien et développent de la frustration et surtout de la culpabilité sur tout ce qu’elles font.
- Un troisième type de personne sentira un vide profond l’envahir et n’aura de cesse de se réfugier dans le mode de fonctionnement orienté vers la montre car pour elle, il est synonyme d’ascension sociale constante et de préoccupations sur l’urgence. Cela leur permet de ne pas trop penser au sens réel à donner à leur vie.
- Les quatrièmes représentent des personnes désorientées. Elles fonctionnent de manière mécanique en enchaînant les hauts et les bas sans vraiment comprendre ce qui se passe dans leur vie. Elles se rendent compte parfois d’un manque de sens mais auront vite fait de l’attribuer à d’autres personnes ou bien même à des coups du sort. Ces personnes tenteront peut-être quelque chose pour remédier à cela mais étant donné l’ampleur de la tâche, elles se résigneront probablement à ne rien changer dans leur vie car elles n’ont pas les bons outils, le bon suivi ou le bon réseau social pour exercer un quelconque changement.
- Ce qui nous amène sur la dernière catégorie regroupant les personnes conscientes de ne pas avoir une vie équilibrée mais ne voulant absolument rien faire pour la changer tellement elles sont tétanisées par la peur du changement.
Pour toutes ces personnes, divers signaux d’alarme peuvent se présenter à elles :
Les signaux d’alarme lorsque l’on ne se fixe pas les bonnes priorités
- Il s’agira d’un accident de la vie ; un accident de voiture, une chute dans les escaliers, un parent ayant lui-même un accident, etc.
- Cela pourra être un décès de quelqu’un de proche, d’un collègue de travail, d’un ami, d’un parent, même d’une personne que l’on a côtoyé dans notre vie et qui pourtant n’avait à priori pas une si grande importance.
- Ce pourrait être également un enfant qui, par manque de sens de ses parents, décidera de se droguer, dans la recherche constante de ce sens qu’il ne trouve pas et dont il manque cruellement.
- Cela peut aussi être l’apparition d’un cancer chez la personne en question ou chez une personne de son entourage.
Bref, la plupart du temps, ces signaux d’alarme vont réveiller la personne par rapport au manque de sens dans sa vie.
Ce sont des événements qui ont le don d’arrêter, de stopper net les priorités de la montre et de faire (re)jaillir très fortement les priorités de la boussole.
- Pour certains, cela sera passager et ils arriveront à retourner dans des priorités où la montre et la boussole seront présentes.
- Pour d’autres, il s’agira d’un véritable réveil et d’une prise de conscience que les priorités qu’ils se sont donné n’étaient en fait pas les bonnes.
7 changements de perspective pour accéder aux bonnes priorités selon Stephen R. Covey
7 changements importants peuvent se produire et, j’espère sincèrement pour vous qu’il se produiront :
Le changement de perspective de la maîtrise
Généralement, ces personnes sont constamment dans la prévoyance. Elles sont dans l’organisation totale de leur vie.
La gestion est primordiale, il s’agit surtout et absolument de ne rien laisser au hasard.
Ces personnes ont généralement un agenda très chargé et elles n’auront de cesse de vous répéter qu’elles n’ont pas le temps, qu’elles sont occupées, qu’elles ont du travail, qu’elles ont des obligations, etc.
Ces personnes développent au fil du temps « une impression de maîtriser » alors qu’en réalité, il faut reconnaître qu’elles ne maîtrisent pas leur destin.
Ces mêmes personnes font souvent l’amère découverte que l’on a la maîtrise de nos choix mais pas des répercussions de ceux-ci.
C’est également dans des moments comme celui-là qu’elles se rendront compte qu’il est impossible de maîtriser les humains.
La gestion du temps et des priorités fait souvent abstraction de cette donnée pourtant essentielle.
Les humains ne sont pas éternels, ils ont un début et une fin et sur cela, il n’y a aucune maîtrise possible.
Le changement de perspective de l’efficacité
C’est le fait de toujours en faire plus en moins de temps.
C’est-à-dire qu’il faut toujours accélérer les processus et leur efficacité pour augmenter la productivité et la rentabilité.
Reconnaissons-le, ce n’est pas une mauvaise idée en soi.
Lorsque l’on invente certaines machines permettant de faire un travail répétitif, dur et très peu gratifiant à longueur de journée et qu’elles permettent de soulager les hommes, c’est plutôt une très bonne chose.
Le problème survient lorsque l’on travaille uniquement sur l’efficacité ; on cherche à minimiser et éradiquer les pertes de temps.
Or, il faut faire une différence énorme entre l’efficacité et l’efficience.
Beaucoup de leader d’entreprises ou de personnes très alerte dans la gestion du temps au quotidien ne font pas cette distinction.
Laissez-moi vous expliquer très facilement : avez-vous déjà essayé d’être efficace avec des personnes ? Votre enfant ? Votre compagne ou compagnon ?
On se rend compte qu’on peut être très efficace dans la gestion des choses mais très peu efficace lorsqu’il s’agit de personnes.
A défaut, on dira d’une machine qu’elle est efficace et d’un humain qu’il est efficient.
Voyez comment un professeur, aussi bon soit-il, doit faire preuve de patience avec ses élèves !
Un très bel exemple d’efficience.
La remise en perspective des valeurs
Lorsque l’on accorde de la valeur à quelqu’un ou à quelque chose c’est vraiment que l’on considère que cela en vaut la peine.
Tout un chacun sera d’accord sur le fait que les valeurs sont d’une importance capitale aussi bien au quotidien que pour faire avancer des projets de longue haleine.
Le propre des valeurs, c’est qu’elles dictent les choix que l’on fait et les actions que l’on applique.
Maintenant, les valeurs posent de nombreux problèmes lorsqu’il s’agit d’agir en désaccord avec celles-ci.
De plus, elles ont beaucoup de mal à se traduire en terme de résultats mesurables.
Pour reprendre la citation que j’ai mis tout en haut de cet article :
« Combien de personnes regrettent-elles, sur leur lit de mort, de ne pas avoir consacrer davantage de temps à leur travail ? »
Pensez-vous réellement qu’avoir comme valeur le travail – qui est soit dit en passant une très bonne valeur – changera quelque chose sur votre lit de mort ?
Il est fort probable que certains répondront par oui et que d’autres par non.
C’est donc bien la preuve que considérer uniquement la valeur « travail » dans la gestion du temps n’est qu’une ineptie et un mensonge et qu’il y a bien d’autres choses à prendre en compte que cette unique valeur, par exemple.
Le changement de perspective sur l’accomplissement
Il ne fait nul doute que ces personnes orientées par la montre travaillent beaucoup à leurs accomplissements quotidiens et peut-être encore plus spécifiquement à tout ce qui leur barrent la route vers ces accomplissements.
Dans ce cas précis, les autres sont considérés soit comme des ressources soit comme des obstacles.
Pour ces personnes orientées sur la montre, le relationnel se résume à une simple transaction où la personne représente une chose à appliquer à un endroit pour fixer un problème.
Le problème de ce mode de fonctionnement c’est qu’il ne s’immisce pas profondément dans les rapports humains qui permettent pourtant d’obtenir de meilleurs résultats et une plus grande satisfaction dans la vie.
Si l’on se penche sur l’accomplissement ou les accomplissements en mettant davantage l’accent sur les rapports humains, on se rend compte qu’il ne s’agit pas d’une transaction mais d’une réelle transformation où chacun a à y gagner.
Par contre, en procédant de la sorte, et en acceptant que la relation sera une transformation, personne ne peut dire de quoi il en ressortira, et donc cela nuit fortement à la capacité de maîtrise et d’efficacité dont les gens orientés sur la montre font preuve.
Néanmoins, sachez que ce pouvoir de transformation qui résulte de la synergie des interactions constitue le nec plus ultra en terme de gestion du temps et de qualité de vie.
Il compile en effet le mode de fonctionnement à la fois sur « la montre » et « la boussole« .
Un changement de perspective de la chronologie
Pour ces personnes, animées sur la montre, le temps est linéaire et séquentiel. C’est-à-dire qu’à une heure succède une autre et ainsi de suite et qu’à chaque heure il y a la possibilité de faire un nombre donné de choses.
Pourtant, il existe une approche de la vie privilégiant ce que l’on peut appeler le temps opportun ou le temps de qualité.
C’est-à-dire que pour un moment donné, une période précise dans le temps, on peut faire ressortir un ensemble de choses bien supérieur à la qualité uniquement séquentielle de ce temps.
Lorsque l’on procède de la sorte, on se rend compte que la gestion des bonnes priorités est à la fois exponentielle et existentielle.
C’est comprendre que le temps n’est pas qu’une durée précise et définie mais bien un espace d’opportunités et de qualité.
Un changement de perspective des compétences
Combien de fois n’ai je pas entendu des gens me dirent que gérer le temps est une affaire de compétences.
C’est tout à fait exact !
La preuve : s’il est possible d’acquérir certaines compétences, les résultats seront tangibles en termes de qualité de vie.
Il n’y a aucun doute là-dessus.
Cependant, la perspective sur la compétence à pouvoir gérer le temps dépend autant des compétences que du développement de la personnalité.
Vous pouvez avoir la meilleure compétence possible pour gérer votre temps mais si vous n’êtes pas capable de vous définir une mission basée sur une vision très claire, il y a de grandes chances pour que vous fassiez fausse route dans la vie.
La vérité sur la compétence de gestion du temps, c’est qu’on ne peut pas la scinder du développement personnel.
Cela revient à se poser la question du pourquoi nous sommes ici bas ?
Une question que certains philosophes se sont posées toute leur vie.
Une question qui anime le coeur des hommes depuis la nuit des temps sur leur origine et leur devenir.
Un changement de perspective de la gestion
Cette dernière perspective est fortement lié au leadership et sur le fait qu’il convient, comme je disais en introduction, de se poser les bonnes questions.
Souvent, les personnes orientées sur la montre se poseront les questions de cette manière :
« Est-ce vraiment comme cela que je dois faire ? »
Alors que la question à se poser serait plutôt :
« Est-ce vraiment cela qu’il convient de faire ? ».
Il est primordial de comprendre cette différence de perspective qui anime des personnes orientées sur la montre qui refusent bien souvent de s’animer sur la boussole car elle demande à répondre à des questions existentielles en rapport avec le sens à la vie.
Bien comprendre ces différentes perspectives est capital car cela vous fera passer d’un paradigme du : voir, faire, obtenir au paradigme voir, faire, exister !
Changer de paradigme pour cibler les bonnes priorités
C’est ainsi que nos manières de voir que l’on considère comme nos principes est à l’origine de ce que nous faisons, de nos aptitudes et de nos comportements.
De cette manière, nous produisons des résultats que nous enregistrons tout au long de notre existence.
Faire le choix d’exister plutôt que d’obtenir c’est écouter l’intérieur de son être et en extraire les vraies questions pour tenter ensuite d’y répondre.
La vérité c’est que si l’on veut modifier nos résultats en terme de gestion du temps et de bonnes priorités, il ne suffit pas de changer de comportements, de méthodes ou encore de techniques.
Si vous procéder de la sorte, vous n’arriverez pas à des résultats différents de ceux que vous avez obtenu dans le passé.
Vous ne ferez que répéter encore et encore un schéma dans lequel vous vous complaisez.
Créer des changements importants pour aboutir plus facilement
Je vous garantis que vous ferez fausse route et que vous vous retrouverez inéluctablement au même endroit d’ici 1 an, 5 ans ou 10 si vous ne changez pas de paradigme de gestion du temps et surtout de bonnes priorités.
En tentant de changer d’attitude, de méthode sans changer de paradigme, vous serez inéluctablement entravé par votre propre volonté.
En d’autres mots, vous combattrez contre vous-même car vous serez toujours dans le fait de vouloir suivre votre montre parce qu’il s’agit de votre paradigme de base alors que suivre votre boussole, c’est s’engager à ne jamais perdre le nord.
À partir du moment où vous vivrez selon votre boussole et vos attentes dans la vie, une qualité et une puissance se développeront à vous et vous deviendrez inarrêtable.
En cela, je reprends les mots d’Albert Einstein qui disait :
« Les problèmes importants auxquels nous sommes confrontés ne peuvent pas être résolus avec les habitudes de pensées qui ont été à l’origine de leur apparition. »
Je terminerai en insistant sur cette citation qui prend tout son sens dans la qualité d’une vie réussie car elle induit qu’en faisant ce que vous avez toujours fait, vous obtiendrez les mêmes résultats.
En changeant vos actions et vos manières de penser, vous changerez irrémédiablement les résultats.
Il ne dépend que de vous de vous animer sur le paradigme de la boussole et non plus sur celui de la montre.
C’est un choix que vous faites chaque jour en toute conscience et en toute liberté à partir du moment où vous avez compris qu’il existe ces 2 modes de fonctionnement.
Le choix est le vôtre, il ne dépend que de vous de le changer.
Soyez le leader de votre vie et des résultats que vous obtenez en adoptant le paradigme de la boussole.
Vous avancerez en cohérence avec vous même et surtout avec des attentes précises dans votre vie.
Vous ne vous disperserez plus en étant pris constamment par le temps car vous en mesurerez dès aujourd’hui toute l’importance et la joie quotidienne qu’il vous apporte.
Les leaders de l’action ont compris ce principe et l’applique chaque jour pour devenir la meilleure version d’eux-même.
Ils accordent aux individus tout le temps nécessaire car ils ont compris que c’est dans une relation de transformation que l’on offre à l’autre que naît les plus grandes choses de l’existence.
Soyez un leader de l’action dès aujourd’hui !