Tirer parti des conseils reçus
Dans un précédent article intitulé : « Comment utiliser les conseils que vous recevez des autres ? », je vous parlais plus spécifiquement de 5 clés dont il faut tenir compte pour apprendre à recevoir des conseils (pour ensuite tirer parti des conseils reçus).
L’idée n’est pas de résumer cet article mais bien d’en rappeler les plus importantes :
- Agrandir son cercle de relations
- S’entourer de personnes ayant des compétences complémentaires
- Forcer les connexions
- Toujours donner et voir la complémentarité
- L’authenticité
Suivre ces 5 clés permet véritablement d’obtenir de la clarté et de faire la part des choses entre les bons et les mauvais conseils.
Cependant, vous en conviendrez, il s’agit d’une approche très rationnelle qui permet de comprendre les choses et cela permet alors de se détacher de l’émotionnel.
Je voudrais pourtant vous raconter mon expérience à propos de certains conseils. C’est d’ailleurs sur cela que je terminais le premier article sur la gestion de ceux-ci.
Le lancement de CORESCO | Bâtisseur de cultures d’entreprises
Pour ceux qui ne le savent pas, CORESCO est ma toute première entreprise. Il s’agit d’une entreprise proposant des services de coaching, des programmes de défis et des team building.
De ces trois services en découlent 5 autres dont je ne vous parlerai pas ici, cependant vous pouvez les découvrir sur mon site Internet si cela vous en dit.
Pourquoi je vous parle de CORESCO | Bâtisseur de cultures d’entreprises ? Car il m’a fallu tenir compte de nombreux conseils très différents les uns des autres. Je m’explique :
Lorsque je sors de la faculté universitaire en 2009, j’ai déjà la volonté de lancer ma propre entreprise. À l’époque je ne sais pas du tout comment je vais l’appeler et je suis loin de me douter que j’en suis à ce moment-là encore très très très loin.
Pourquoi ?
Il est vrai que je sors de l’université et que j’ai en ma possession deux diplômes. Je parle couramment trois langues et je me débrouille dans une quatrième. J’ai une expérience professionnelle au Portugal et à Londres ainsi que des années de travail dans un service de restauration tenu par mon oncle.
Mon curriculum vitae est déjà bien fourni et pourtant alors que je parle de lancer ma propre entreprise – autour de moi – les gens rient. Personne ne me prend au sérieux. Ma famille, mes amis et même les services de lancement d’entreprise et de soutien de jeunes entrepreneurs me disent que je n’ai absolument aucune idée de ce dans quoi je me lance et ils me conseillent vivement de reporter cela à plus tard.
Tirer parti des conseils que je trouve très avisés
À l’époque, c’est la crise financière mondiale et les difficultés à trouver un emploi sont là. Il est vrai que je ne connais absolument rien dans le lancement d’une entreprise et que toutes les portes que j’ai poussé jusqu’à lors se sont avérées infructueuses.
« Tirer parti des conseils » c’est à ce moment précis prendre la décision de repartir à Londres pour tenter ma carrière. J’ai plusieurs connaissances sur place dans la capitale britannique et des opportunités se sont ouvertes grâce a ma précédente expérience de stage et de travail dans différents restaurants de la célèbre ville de Grande-Bretagne.
Je ne sais pas à ce moment-là si c’est la bonne idée mais ce qui me conforte dans mon départ c’est que le service s’occupant des allocations de chômage m’octroie une bourse pour commencer l’apprentissage de la langue anglaise à l’étranger. J’ai deux semaines de cours à suivre et ensuite je peux me lancer dans une activité professionnelle en tant que stagiaire rémunéré ou non. Tout dépend de moi. C’est donc plein de motivation et d’assurance que je prends l’Eurostar vers la capitale britannique.
Ayant déjà passé presque plus d’un an sur la capitale je trouve très vite mes repères et je suis aspiré dans le dynamisme époustouflant d’une capitale occidentale qui tourne à plus de 300 kilomètres à l’heure.
Moins de neuf mois plus tard je perdrais le travail que j’avais trouvé et les perspectives d’en trouver un autre se font très rares étant donné que les retombées de la crise financière se font fortement sentir. Je survis uniquement pendant quelques mois grâce a la réalisation de petits jobs dans la restauration ou l’événementiel.
À la recherche d’un nouveau travail
Je recherche activement du travail car j’en ai assez d’être payé à la journée ou au mieux à la semaine. Ce train de vie est éreintant et après trois mois je m’essouffle physiquement et mentalement. Le sport me permet néanmoins de me maintenir en forme et c’est toujours avec une grande joie que je visite mon magasin de sport préféré : DECATHLON.
Une rencontre et des conseils
Le hasard faisant bien les choses, je rencontre une personne travaillant pour Decathlon à Londres. Je lui parle de la vie que je mène et des projets que j’ai de vouloir lancer ma propre entreprise. Le vendeur constate que je suis un peu dépité et il me propose en tant qu’expatrié – car il est lui-même français – de se retrouver au Starbucks pour boire un café et discuter.
Un délicieux café
Nous passerons plus de trois heures à boire un café et à manger des sucreries. Il me dissuadera de lancer une entreprise autant en Grande-Bretagne qu’en Belgique ou même en France car selon lui ce n’est pas du tout la bonne période. Mais il pense malgré tout qu’avec mon curriculum vitae et mon parcours je pourrai rapidement et facilement trouver du travail. Il m’explique d’ailleurs qu’il peut facilement me trouver du travail dans un magasin de son enseigne autant en Grande-Bretagne que sur le continent.
Je le remercierai pour les cafés et ces moments échangés. Je le quitte comme une de ces rencontres dont on pense ne plus jamais se revoir. Je me trompais !
Moins de deux mois plus tard
C’est le 4 avril que je commencerai à travailler chez Décathlon en Belgique. « Tirer parti des conseils reçus à ce moment fut d’abandonner mes idées de lancer mon entreprise et je les remettais de nouveaux à un possible … demain. Je m’étais convaincu que ce n’était pas le bon moment et que les conseils que l’on m’avait donnés me semblait les plus avisés – du moins d’un point de vue rationnel.
Des recherches importantes
Et pourtant, pendant tout ce temps durant lequel je n’avais pas de travail fixe, j’avais envoyé plus de 2600 curriculum vitae en français et anglais autant en Europe qu’à l’étranger. Alors que certains ont une peur panique de se lancer dans des projets, je n’ai jamais vraiment eu cette peur ni celle de partir loin et vers de nouveaux horizons.
C’est ainsi que dans mes recherches d’un nouvel emploi j’avais contacté des entreprises américaines, canadiennes, australiennes et même japonaises qui, toutes, avaient 4 points communs : le sport, le défi, le dépassement de soi et le voyage.
5 ans dans des multinationales
J’ai toujours du mal à croire que j’ai pu rester pas moins de cinq ans dans des multinationales telles que Decathlon ou IKEA. J’ai occupé de nombreux postes et j’ai monté de nombreux échelons. Ce qui m’a arrêté ? Un accident de la route à vélo et une remise en question profonde de ce que je voulais.
Personne ne m’avait appris comment utiliser les conseils que l’on me donnait
Pendant cinq ans, je recevrais de nombreuses formations ainsi que de nombreux conseils toujours en relation avec l’amélioration de mon travail. Je deviendrais d’ailleurs moi-même formateur dans mon entreprise pour les nouveaux managers amenés à prendre en charge des équipes.
Quel est le meilleur conseil que je puisse vous donner ?
Le plus précieux des conseils que j’ai aujourd’hui à vous apporter est celui-ci : écoutez vous car vous avez les meilleures réponses.
Ce conseil peut paraître très simple et pourtant si je pouvais revenir en arrière sur les différents choix que j’ai fait avec les conseils que l’on m’a donnés, je peux vous assurer que je me serais davantage écouté car en définitive je sais mieux que quiconque ce qui est bon pour moi et ce qui ne l’est pas.
Ce que j’ai appris des conseils des autres ?
« Tirer parti des conseils » : Apprentissage numéro 1
Le conseil n’est bon à prendre d’une personne que « si et seulement si » cette personne a déjà réalisé ce que vous voulez faire. En effet, les conseils que j’ai eu de la personne des allocations de chômage étaient en définitive orientés uniquement pour satisfaire l’octroi des bourses qu’elle avait en sa possession.
Les conseils que m’a donné le manager à Londres dans le Starbucks café était vraiment emprunt de compassion et d’empathie et il est vrai que je manquais certainement de confiance en moi à l’époque. Et pourtant, au fond de moi il y avait toujours cette petite voix qui me disait : « Lances-toi ! Ouvre ton entreprise et crée les programmes de défi ! »
« Tirer parti des conseils » : Apprentissage numéro 2
Les conseils que vous recevez d’une personne font souvent ressortir les pensées limitatives de cette même personne. C’est ainsi que chaque être humain est câblé de la même manière et qu’il donnera des conseils en fonction de son propre vécu, de ses émotions et de ses expériences. Vous voulez développer quelque chose comme un projet ou même une entreprise ?
Bien entendu, faites-le en connaissance de cause. Ne vous lancez pas la tête baissée car c’est la meilleure manière d’aller droit dans le mur. Cependant, adressez-vous uniquement aux experts qui ont déjà fait ce que vous voulez faire ou qui s’en rapproche le plus. Ils vous donneront certainement les meilleurs conseils possibles par rapport à ce que vous voulez faire.
« Tirer parti des conseils » : Apprentissage numéro 3
Les conseils mettent en évidence les peurs de celui qui vous offre ces conseils. De plus, il y a de grande chance pour que cette personne vous transmette la même peur.
Vous êtes-vous déjà rendu compte que plus les années passent, plus vous développiez des peurs que vous n’aviez pas du tout auparavant ? Et que ces peurs sont en fait nées en côtoyant une ou plusieurs personnes ? Ce sont ces mêmes personnes qui entretiennent constamment leurs peurs et celles qu’elles feront naître chez vous. La réalité est là ! Prendre des conseils de quelqu’un, c’est prendre le risque de se voir contaminé par les peurs de cette personne.
Dans mon cas, j’ai été contaminé par les peurs de plusieurs personnes qui n’étaient pas du tout des entrepreneurs et qui n’avaient absolument aucune notion du monde de l’entreprenariat.
Encore aujourd’hui, je ne m’adresse qu’aux personnes ayant déjà une expérience certaine et un bagage en relation directe avec les objectifs que je veux atteindre. Tout autre conseil est une prise de risque inutile et peut s’avérer très déstructurant pour votre estime de vous-même et surtout pour votre confiance en vous.
« Tirer parti des conseils » : Apprentissage numéro 4
Alors que j’étais entouré de personnes qui – finalement – croyaient très peu en mon projet, je l’ai communiqué à tout le monde car j’avais ce besoin de le partager. J’ai rencontré des personnes qui me posaient de nombreuses questions quant à la faisabilité de ce projet et du lancement de CORESCO. Ces mêmes personnes me disaient de ne pas me lancer car c’était dangereux ou compliqué, je ne devais pas prendre de risques inutiles, les banques ne me suivraient pas. La réalité étant que ces personnes me déstabilisaient constamment et me décourageaient dans le lancement de mon projet. J’ai même vu des personnes que j’ai côtoyé il y a plusieurs années, lancer un projet semblable en me piquant certaines de mes idées. C’est là que j’ai compris que certains conseils ne valent rien du tout et ont surtout pour fonction de vous nuire.
« Tirer parti des conseils » : Apprentissage numéro 5
Ce sont parfois les personnes les plus proches de vous qui vous donneront les pires conseils. Elles ne le font pas pour vous nuire ni pour vous déstabiliser. Elles le font en tout état de cause en pensant que c’est le meilleur conseil qu’elle puisse vous donner. De plus, ce sont généralement ces mêmes personnes qui veulent prendre soin de vous à tout prix. Elles vous diront qu’elles vous donnent ces conseils de leur expérience et de leurs observations de la vie.
Je ne dis pas que tout est nécessairement mauvais mais par rapport à un conseil que vous recevez il est très important d’en détacher le caractère émotionnel et sentimental.
Il est évident qu’une personne qui tient à vous souhaitera vous apporter les meilleurs conseils du monde et c’est malgré elle qu’elle apportera tout son bagage émotionnel venant alors biaiser ses conseils.
Que retenir ?
Il n’en revient qu’à vous seul de déterminer si un conseil est pertinent et s’il vaut la peine d’être suivi. Soyez le plus objectif possible et surtout écouter les profondeurs de votre être pour peser le pour et le contre. Détachez tout sentiment et émotion du conseil et validez par l’expérience de la personne qui vous l’a offert.
Devenez un expert en analyse des conseils que vous recevez. Et si vous voulez aller plus loin, ne donnez jamais de conseils qui ne ressortent pas de votre expérience directe.