Pourquoi est-ce que j’en viens à vous parler de l’effet placebo et des croyances ?
J’ai déjà abordé à de nombreuses reprises dans divers articles du blog, dans des livres et même des formations l’importance des croyances sur notre vie.
Il est vrai que les croyances sont générées et fixées en nous principalement dans nos premières années de vie.
Elles sont fortement ancrées et si on ne les modifie pas, elles sont capables d’influencer notre quotidien. Je dirais même qu’elles influencent plus spécifiquement notre destinée.
Je vous parle aujourd’hui de l’effet placebo et des croyances car ces deux sujets sont étroitement liés et plusieurs recherches récentes en démontrent des liens presque sans ambiguïté.
Commençons d’abord par définir ce qu’est l’effet placebo :
L’effet placebo : définition
Il s’agit principalement d’un procédé thérapeutique qui n’a pas d’efficacité à proprement parler mais qui agit sur le patient par des mécanismes psychologiques et physiologiques.
Il existe évidemment diverses formes de placebo :
- Médicamenteuse
- Physique
- Chirurgicale
- Alimentaire
- Etc.
Lorsque l’on prend un placebo dans le domaine des médicaments, on considère qu’un placebo est pur si c’est un traitement sans aucune substance active.
Il existe aussi ce que l’on appelle des placebos « impurs » qui sont des produits actifs sur le plan pharmacologique mais qui n’ont pas d’effet sur la pathologie que l’on souhaite traiter.
Où sont utilisés les placebos ?
Ils sont principalement utilisés en recherche médicale pour l’évaluation de nouveaux traitements médicamenteux.
C’est-à-dire qu’un médicament efficace est défini par son efficacité supérieure à celle d’un placebo ou tout simplement par une efficacité supérieure au médicament de référence.
Quel résultat pour l’effet placebo ?
L’effet placebo correspond aux résultats psycho-physiologiques positifs. C’est-à-dire aux bénéfices que la personne constatera après l’administration d’une substance ou la réalisation d’un acte thérapeutique. Cela de manière totalement indépendante de l’efficacité attendue du traitement administré.
Exemple : on veut vous donner une aspirine pour soigner votre mal de tête et à la place on vous donne un verre d’eau pétillante avec un peu de sucre en vous disant que c’est une aspirine contre le mal de tête.
Les effets sont observés chez des personnes regroupant un nombre important de symptômes et même des maladies.
On considère que l’effet placebo aurait une efficacité de l’ordre de 30 % et pourrait même atteindre 60 à 70 % en ce qui concerne les migraines et les dépressions.
Des résultats très prometteurs sauf que… l’efficacité d’un effet placebo est très difficilement mesurable.
Les limites de l’effet placebo
En effet, le ou les patients peuvent rapporter une diminution de douleur mais il peut parfois être très difficile de savoir si c’est sous l’effet d’un acte technique, l’administration de médicaments ou l’effet réel du placebo.
Il faut également ajouter à cela que les réponses d’un placebo peuvent varier en fonction d’un nombre important de facteurs :
- Le contexte thérapeutique
- La personnalité des soignants
- Les attentes du patient
- La relation médecin patient
- Le coût des soins
- La complexité du traitement
- La croyance ou non en une guérison
- Etc.
Il est donc très difficile de mesurer les effets réels de ce que l’on peut appeler un placebo.
On remarquera également que « l’effet placebo » a un contraire que l’on appelle « l’effet nocebo« .
Si l’effet placebo résulte d’une efficacité positif de la prise d’une substance inerte, l’effet nocebo induit le fait que la prise d’une substance inerte peut être dommageable pour le patient.
Les avancées récentes sur l’effet placebo
Plus récemment, des recherches menées par l’économiste Dan Ariely de l’université Duck à Durham en Caroline-du-Nord ont permis d’apporter de plus amples informations.
Il y a notamment parmi celles-ci un test de l’effet placebo sur 82 volontaires.
Son objectif était de comparer deux placebos avec des médicaments :
L’un des médicaments était étiqueté comme très coûteux produit aux États-Unis.
L’autre médicament était exactement le même mais à un prix très démocratique portant une mention d’importation chinoise.
Les deux placebos se voulaient de réduire la douleur.
L’étude a été réalisée comme suit :
Sur les 82 volontaires, 50 % des personnes ont reçu le médicament placebo avec un dépliant explicatif en disant que celui-ci était très coûteux, aux alentours de 50 $ l’unité.
Les autres 50 % de volontaires reçurent en réalité le même placebo. Cependant sur leur dépliant était indiqué qu’il était vendu à 0,10 $ de l’unité et, en petit caractère, qu’il était fabriqué en Chine.
Les résultats ont démontré que 85 % du groupe qui a pris la pilule où il était indiqué le prix important ont observé une réduction de la douleur.
Ce chiffre ne se monte qu’à 61 % pour l’autre groupe.
Que faut-il retenir de cette expérience ?
Dans les deux cas, les volontaires ont avalé des pilules de sucre et l’effet placebo n’est plus à démontrer car un grand nombre de personnes disent avoir ressenti une diminution de la douleur.
Cependant, cette recherche va beaucoup plus loin car elle met en lumière le fait que la confiance dans le produit apporte des effets amplifiés très positifs à l’effet placebo.
On peut également ajouter qu’au plus le placebo est cher au plus il a les effets souhaités.
Cela laisse fortement à réfléchir…
Le chercheur réitérera notamment l’expérience avec le goût d’une bière.
Il expliquera également comment nous influençons notre propre réalité par rapport à un événement qui doit seulement se produire.
Nos pensées influencent les événements
Il explique les choses de cette manière :
Si vous vous rendez un événement en étant convaincu que celui-ci sera magique car vous allez rencontrer des personnes extraordinaires et que la nourriture sera succulente, il y a de grandes chances pour que tout cela se produise. En effet, vous avez préparé votre esprit à voir tout cela.
Par contre vous pouvez vous rendre exactement au même événement en ayant expressément en tête le fait que la soirée se passera mal. Vous rencontrerez des gens que vous n’avez pas envie de voir et que la nourriture sera tout simplement dégoûtante.
Il y aura alors de très grandes chances pour que ce soit de cette manière que la soirée se déroulera.
C’est spécifiquement de cette manière qu’il faut voir et comprendre le phénomène des croyances et l’effet placebo.
Dans tous les cas de figure, si le sujet a une croyance forte dans le remède qui lui est donné, il y a de grandes chances pour que son corps – même si c’est un placebo – réagisse de la même manière que s’il s’agissait d’un médicament testé et approuvé.
Je vous mets notamment le lien pour accéder à la vidéo de ce chercheur qui a étudié l’effet placebo.
Que retenir de l’effet placebo et des croyances ?
L’effet placebo fait couler beaucoup d’encre. Vous trouverez autant sur Internet que dans les travaux scientifiques et les recherches qui démontrent autant l’efficacité d’un placebo que son inefficacité.
Que donc penser et croire ?
Je ne vais pas vous cacher que répondre à cette question n’est pas du tout évident. En effet la littérature abonde sur son efficacité et son contraire.
Je peux notamment vous parler de ce que l’on appelle aujourd’hui les médicaments par homéopathie.
On peut également les considérer comme des effets placebos.
Le sujet fait fortement débat et rien qu’en francophonie les médecins ne sont pas d’accord sur l’efficacité de ce genre de médicaments.
Je ne dis nullement que je suis pour ou contre, ma vérité est celle d’un septique qui ne sait pas.
Garder une ouverture d’esprit sur l’effet placebo
Je reste pourtant partisan du fait que si un placebo permet de consommer moins de médicaments en ayant les mêmes effets, je suis même prêt à tester.
Je suis également persuadé que le placebo joue fondamentalement sur la croyance que nous en avons.
J’ai également vécu à de nombreuses reprises au cours de ma vie ces moments où je me disais que tout irait bien et où tout s’est effectivement très bien déroulé.
Il y a également eu ces moments où je me suis dit que ça risquait de ne pas fonctionner, que j’allais droit à l’échec et c’est exactement ce qui est arrivé.
On pourrait également définir cela comme un manque de confiance en soi, je vous l’accorde.
Il n’en reste pas moins – et c’est pour moi ce qui est le plus important dans l’effet placebo et les croyances – que croire en quelque chose à une incidence certaine autant sur notre mental que notre psychologie et même notre physiologie.
Croire ou ne pas croire ?
Même en étant sceptique sur l’effet placebo et sur la portée des croyances sur notre comportement, notre vie et notre bien-être, vous avez le choix d’y croire.
Mais si le fait de croire peut m’apporter une meilleure vie, un meilleur bien-être, devenir un meilleur moi-même, savoir que chaque jour je peux grandir et réussir, alors, je fais personnellement le choix de croire.
Et vous ?