LA COMMUNICATION NON-VIOLENTE – LES ORIGINES

La communication non-violente

Faites-vous partie de ces personnes qui ont un problème de communication ou de communication non-violente ? Peut-être avez-vous déjà rencontré des personnes avec lesquelles vous ne parvenez pas à établir une communication adéquate ? Parfois, adopter une communication en fonction des circonstances vous permettra d’avancer plus rapidement vers vos objectifs.

Femme passant un coup de file en buvant un café

La communication non-violente a été élaborée par Marshall B. Rosenberg. Elle peut se définir comme étant les interactions et le langage qui renforce l’attitude des humains à donner avec bienveillance et à inspirer les autres individus à en faire autant.

L’empathie

Ce qui est au cœur de la communication non-violente c’est véritablement ce que l’on appelle l’empathie. Elle est basée plus spécifiquement sur l’approche centrée de la personne que le psychologue Carl Rodgers a développé dans de nombreux ouvrages. On ne manquera pas de rappeler au passage que Marshall Rosenberg était un de ses élèves.

Pourquoi une communication « non-violente » ?

Il faut remonter aux origines pour comprendre que la connotation « non violente » est véritablement en lien avec le mouvement indien de Gandhi. Dans le cas de l’approche de Marshall Rosenberg, il s’agit de communiquer avec l’autre tout en le respectant et surtout sans lui nuire. Enfin, les travaux de Rosenberg s’appuient également sur les besoins humains et la manière dont nous les percevons. On remarquera que l’authenticité et la responsabilité sont également très importantes dans la communication non violente autant que l’empathie.

COMMENÇONS PAR UNE HISTOIRE

Il y a quelques années, je passais presque une année complète au Portugal pour un stage avec ma faculté. J’ai rencontré des populations marginalisées dans les faubourgs de la banlieue de Porto.

Nous sommes un matin de mai, il fait encore assez doux pour la saison, les températures montent dans la journée. Je suis dans un bureau de poste en attendant mon tour pour poster mon courrier pour le pays. Comme beaucoup de personnes, j’attends debout et il est vrai que l’on trouve tout le temps long surtout quand la personne devant nous, au guichet semble s’éterniser. Le lieu est pourtant d’un calme relatif sachant que chacun doit se rendre sur son lieu de travail en début de journée.

Un matin paisible et puis…

Dans l’attente, je suis moi-même plongé dans un roman policier. Soudain, un cri vient perturber le silence du hall de la poste. Depuis l’entrée, une mère vient de rentrer avec son enfant et celui-ci pleure. Nous regardons tous dans sa direction et nous nous rendons compte que l’enfant vient certainement de faire une chute puisqu’il s’est égratigné les coudes. De plus, ces vêtements sont sales pour le reste de la journée.

Petit garçon sur un pont avec un ours en peluche

Tous, dans l’attente d’avoir accès au guichet, nous observons la scène. Soudain, tout s’accélère, en quelques secondes la maman attrape l’enfant par le bras et lui dit : « tu n’as que ce que ce que tu mérites, je t’avais dit de ne pas courir sur la bordure ». L’enfant pleure alors plus abondamment et sa mère de rajouter : « arrête de pleurer, les petits garçons sont des durs et ne pleurent pas ».

Le petit garçon, quatre à cinq ans au jugé, semble ne pas du tout comprendre pourquoi sa mère est fâchée. Il exprime toute sa tristesse et sa mère ne veut rien comprendre. Finalement, excédé par les cris de son enfant, la mère finit par lui administrer une fessée sur les fesses. Le garçon se fige totalement et arrête de pleurer instantanément. La mère rejoint la file et son enfant est blottie contre sa jambe en silence. Fin de la scène. 

Je reprends la lecture de mon polar mais intérieurement me questionne sur les événements qui viennent de se passer. J’ai une furieuse envie d’expliquer à cette dame que ces méthodes éducatives ne servent strictement à rien hormis le fait d’avoir humilié un enfant et de lui avoir appris à se taire. D’autres part, je ne peux absolument rien y faire… on ne peut que constater que certains parents ne savent pas s’y prendre et je me jure intérieurement que je ferais autrement lorsque j’aurai mes propres enfants !

Mais ça c’était avant !

C’était la façon dont je voyais les choses avant que je ne rencontre la communication non-violente et tous les bienfaits qu’elle peut apporter. J’ai grandi dans une famille où il n’y a pas lieu d’exprimer tous les sentiments et émotions que l’on peut ressentir. Pour être aimé par les autres il me fallait absolument montrer que je correspondais à l’image que l’on voulait que je renvoie. De cette manière, je cherchais constamment l’image parfaite qui pourrait convenir à tout le monde. Finalement, je me rendais compte au cours des années passées que tout ce qui m’arrivait c’était en faite la faute des autres…

J’avais tout simplement appris à me bannir de ma propre expérience de vie. Je n’étais que l’image que les autres voulaient voir de moi sans jamais pour autant être moi-même.

À LA DÉCOUVERTE DE LA COMMUNICATION NON-VIOLENTE

C’est à peu près à cette période de ma vie que j’ai décidé d’en apprendre davantage sur la communication et que je fis la découverte de la communication non-violente.

Il s’agit véritablement d’apprendre à écouter, de s’écouter d’abord soi-même et ensuite de comprendre l’autre dans toutes ses différences et dans la relation qui peut unir deux êtres. C’est faire le choix d’écouter ce qui est vivant en chacun de nous et de trouver dans le collectif, le vivre ensemble et tous les moyens possibles pour satisfaire nos aspirations les plus profondes.

La communication non-violente pose un postulat : celui que tous les êtres humains partagent les mêmes besoins :

  • D’accomplissement : la créativité, la paix, l’expression, l’authenticité, etc.
  • D’interdépendance : l’acceptation, la confiance, le bien-être de soi et des autres, le partage, etc.
  • Physiologiques : l’air, le mouvement, la nourriture, l’air, l’hydratation, etc

De plus, avec tous ces besoins humains, nous avons également des indicateurs comme nos ressentis et nos sentiments et émotions qui nous traversent. Ce sont tout un ensemble de voyants indiquant le bon équilibre de nos besoins. Si ceux-ci sont remplies, j’aurais des sensations agréables et, à l’inverse, j’aurais des sensations désagréables. J’aurais surtout le loisir de passer à l’action pour prendre soin et améliorer encore ce qui est agréable ou me détacher voire supprimer tout ce qui est désagréable dans ma vie.

Reprenons l’exemple : « je suis dans la file du bureau de poste en attendant de passer au guichet et je lis mon livre tranquillement et dans le silence »

Le fait d’entendre un garçon qui hurle en rentrant dans le hall génère une frustration très forte chez moi. Je voudrais vraiment pouvoir lire en silence, j’ai besoin de tranquillité. Je peux alors faire le choix de passer à l’action et de sortir du bureau de poste pour lire au calme. 

LA COMMUNICATION NON-VIOLENTE EST UN PROCESSUS SIMPLE 

La communication non violente a été développé par Marshall Rosenberg dans les années 60 aux États-Unis. La démarche est simple et comprend quatre composants distincts :

  • L’observation concrète des faits
  • Les sentiments
  • Le besoin
  • La demande

L’observation concrète des faits

C’est dire ce que vous distinguez avec vos cinq sens et ce qui se passe dans votre environnement. Vous avez également tout le loisir de faire des interprétations mentales de ce qui se passe ainsi qu’avoir des jugements. Plus prosaïquement c’est comme si vous faisiez la description d’une photo que vous avez sous les yeux : vous voyez quelque chose, vous entendez quelque chose, vous sentez telle chose, vous touchez telle autre chose etc.

Amis buvant un café

Dans cette partie d’observation, il est extrêmement important de décrire les choses comme elles sont et non pas de s’exprimer en termes de « j’ai l’impression que », « je ressens cela », « je crois que », etc. Tous ces paramètres ne sont pas à prendre en compte dans l’observation concrète des faits.

Retournons à notre exemple : alors que l’enfant a fait une chute sur la bordure dans la rue, la mère pourrait dire de cette manière : « quand je t’exprime le fait que si tu marches sur une bordure tu risques de tomber, je constate que c’est effectivement le cas et que ce n’est pas la première fois que je te le dis. »

Les sentiments

C’est la partie où vous exprimez ce que votre corps et vos émotions observent dans la situation concernée. C’est prendre parti d’exprimer ce que vous ressentez intérieurement sans mêler une autre personne à votre ressenti. Il s’agit véritablement d’exprimer ce que vous ressentez personnellement. Le fait que vous exprimez de la tristesse, de la joie, de la peur ou de la colère.

Exemple :

Par rapport à la situation où je vois un enfant recevoir une correction par sa mère pour le faire taire, je me sens frustré, je ressens une colère intérieure. Cela m’agace et on voit finalement une profonde tristesse à l’intérieur de moi. Je me sens triste, frustré et en colère.

Le besoin

Il est très important dans une troisième phase de se connecter à l’énergie de vie : le besoin. Ce besoin est stimulé par les observations que vous faites. Il faut néanmoins différencier votre besoin de toutes les actions et stratégies qui permettent de nourrir le besoin. Je ressens un besoin d’affection fort et j’ai besoin de pouvoir le partager. Je n’ai pas pour autant besoin d’une personne en particulier. 

Retour à l’exemple :

Dans le cas qui nous concerne, le besoin peut parfois se trouver très loin de la scène que nous avons sous les yeux. Dans le cas de la maman et de son enfant, le besoin pourrait être illustré comme ceci par la maman : « j’ai un grand besoin de considération pour le temps que je passe à nettoyer des vêtements et l’énergie à laquelle je m’y emploi ».

La demande 

Dans cette dernière étape, lorsque vous aurez identifié par l’observation ce qui vous stimulera, ce que vous ressentez et quel est votre besoin non satisfait, vous aurez tout le loisir d’effectuer une demande très précise. Celle-ci peut être adressée soit à vous-même soit à une personne.

La demande que vous réaliserez en communication non-violente est : 

  • Concrète : elle donnera un maximum de précision pour permettre à soi-même ou à celui qui la reçoit de pouvoir la traiter le plus facilement et aisément possible.
  • Dans un langage positif : je réalise une demande en fonction de ce que je veux concrètement et surtout pas en fonction de ce que je ne veux pas. Cela sera forcément sous-entendu en exprimant ce que vous voulez vraiment.
  • Dans le moment présent : votre demande est faite au présent. Ni dans le passé car vous ne pouvez plus rien changer, ni dans le futur car cela est seulement à venir. C’est pour cette raison que la demande s’effectue toujours au moment présent.
  • Réalisable : il ne sert à rien de faire une demande qui n’est pas du tout réalisable car vous mettrez la personne ou vous-même dans une position de frustration avant même que vous puissiez entamer une quelconque action. Veillez à ce que cette demande soit parfaitement réalisable dans le temps nécessaire.
  • Ouverte : il s’agit d’une demande qui sera à la fois précise, en langage positif, dans le moment présent, réalisable et qui pourra recevoir un « non » si vous décidez de ne pas porter d’action par rapport à cette demande ou si la personne ne veut tout simplement pas donner de suite à votre demande.

De plus, avec tous ces critères d’expression, ce sera votre disposition intérieure qui indiquera la différence entre une demande ou une exigence. En effet, si l’autre émet un non catégorique et que vous êtes stimulé par ce non c’est que votre demande était en réalité une exigence.

Revenons à notre exemple :

Alors que l’enfant a fait une chute assez importante et s’est fait mal au coude, ces vêtements sont également abîmés. Exprimer l’observation, le ressenti, le besoin précisément. Une fois que la mère a réalisé ce parcours, elle fera une demande claire et précise : « Serais-tu d’accord que je te montre comment laver tes vêtements avec la machine à laver lorsque nous rentrons à la maison ? ». Elle pourrait également demander : « Serais-tu d’accord pour que je te montre comment réparer un trou dans un vêtement ? ».

POUR ALLER PLUS LOIN SUR LA COMMUNICATION NON-VIOLENTE…

Il faut considérer des éléments supplémentaires pouvant interférer dans l’observation de départ : notre pensée. C’est sans conteste que certains stimuli extérieurs entraîneront inéluctablement une activité mentale qui vous poussera vers des états émotionnels comme la honte, la culpabilité, la colère, la tristesse, etc. 

Dans la communication non-violente, on ne considère pas ces émotions à proprement parler mais plutôt comme étant des états de pensée. Il est primordial d’identifier ce que l’on dit à ce moment-là car on peut mieux comprendre les émotions cachées : frustration, déception, colère, etc.

Dans ce premier article sur la communication non-violente nous avons vu les origines de cette communication et vous êtes maintenant tout à fait à même de mettre en place une communication gagnante avec vous-même et les autres. Gardez à l’esprit que la communication non-violente vous pousse à dire ce que vous ressentez intérieurement et ce que vous vivez extérieurement. Le but étant de satisfaire vos besoins afin que le monde puisse grandir et réussir à votre contact.

Dans un prochain article, nous pousserons plus loin dans le développement de notions fondamentales en communication non-violente.

Merci de votre lecture et n’oubliez pas que passer à l’action ne dépend que de vous ! Commencer dès aujourd’hui en prenant des engagements concrets et des actions réelles ! Faites-vous aider par nos différentes lectures et programmes. À très bientôt.

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